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Hymne
Hymne (Liturgie)
Les Hymnes dans la liturgie catholique
Hymne, mot.................féminin quand il s'agit d'hymnes liturgiques !
L'hymne est d'abord un poème.
Un poème ciselé pour être chanté.
Aujourd'hui :
C'est, en principe, un poème de plusieurs strophes, souvent versifié, et sans refrain. C'est d'ailleurs ce dernier point qui fait la différence entre "Hymnes" et "cantiques", ou tropaires et autres répons. Du moins la différence la plus facile à repérer.
Une autre caractéristique de l'hymne c'est que - en principe - on ne lui donne pas une musique qui ressemble de près ou de loin à de la psalmodie.
La Psalmodie est réservée aux... psaumes comme le mot l'indique.
Les tropaires qui ont souvent comme "strophes" des versets de psaumes, ont, eux, une musique apparentée à la psalmodie ou même, franchement psalmodique (pour les versets seulement, justement).
Même remarque pour les répons.
Mais les Hymnes veulent jouer la différence :
Leur musique, si sobre et dépouillée soit-elle doit être "du chant" et non de la psalmodie.
Le texte des strophes est très étudié pour que la même musique puisse "coller" à chaque strophe sans désarticuler le sens des phrases ou les mots...
Bien sûr, il y a l'art du musicien mais d'abord c'est l'auteur du texte qui doit s'appliquer à ce que l'on appelle "l'isorythmie".
Il ne suffit pas, en effet, que d'une strophe à l'autre le même vers ait le même nombre de pieds !
Si, à la première strophe, l'on rencontre le mot "joie" le musicien va sans doute vouloir mettre ce mot en valeur par sa musique... mais si à la strophe suivante, à la même place...........se trouve un simple article... l'isorythmie n'est pas respectée....
Le musicien devra donc renoncer à son propos et traiter le mot "joie" de manière "passe-partout" afin que plus loin, la musique n'aie pas l'air de mettre en exergue un pauvre article qui se trouve là par erreur....
Mais cet art de l'isorythmie est difficile...
Cependant, dans l'hymne la forme n'est pas le tout....!
L'hymne est une parole d'homme qui réponds à la Parole de Dieu.... sous forme poétique.
Ce qui ne l'empêche pas, bien sûr, de recourir aux images et citations de l'Ecriture, qui est à la fois, Parole de Dieu et parole d'homme et de plus, souvent très poétique.
Cependant, son langage devrait être, le plus souvent, celui des hommes qui prient aujourd'hui , avec leurs cris, leurs joies et leur louange d'aujourd'hui... C'est la réponse de l'homme aux prises avec son aujourd'hui...
C'est ce qui explique que de tout temps, de nouvelles hymnes voient le jour.
Depuis que la liturgie est en français, de nombreuses nouvelles hymnes apparaissent au fil des années... (voir la vidéo d'En Calcat en bas de cet article) et comme pour toutes choses il y a du bon, du moins bon et de l'excellent !
Mais l'hymne ne se caractérise pas seulement par la forme mais aussi bien sûr, par le contenu, disons par son texte.
Elle chante les mystères du Christ :
- Les mystères du Salut (Evénements bibliques)
- Les mystères du symbole de la foi (credo)
- Les mystères du culte (Sacrements et année liturgique)
C'est un vrai chant liturgique et tout entier défini par sa fonction dans la célébration.
La musique adhère au texte, elle accuse par ses rythmes définis les valeurs temporelles du langage poétique.
Le texte de l'hymne demande une langue imprégnée d'Ecriture sainte, lue dans la tradition des pères et s'inscrivant dans le mouvement doxologique de la liturgie pour que ce qui est chanté soit la réponse de l'Eglise à son Epoux et en même temps la contemplation des mystères qui nous sauvent.
Mais elle ne doit pas devenir pour autant une collection, une compilation de citations de l'Ecriture sans aucune élaboration du texte en forme de poème.
Il faut aussi éviter les textes qui disent "je".
L'hymne est une pièce liturgique c'est à dire que c'est l'Eglise qui prie, ses membres rassemblés, assemblés et non pas chacun dans son coin "mon Dieu et moi" !
On doit rester dans l'objectivité de la Révélation et éviter le genre "sentimental".
Même pour le texte d'une hymne pour la mémoire d'un saint, on s'adresse à lui ou l'on parle de lui en tant que "nous" qui a une portée ecclésiale.
Origines
L"hymne vient des liturgies orientales dès le début de l'Eglise, sans doute aussi de la liturgie à la synagogue, car les premiers chrétiens fréquentaient la synagogue aussi bien que le solennel rassemblement où l'on célébrait l'Eucharistie chaque semaine.
Saint Paul lui même nous parle "des psaumes, des hymnes et des cantiques"(Ephésiens, 5, 19 ; Colossiens, 3, 16)
Cet usage s'est ensuite étendu au fur et à mesure que d'autres peuples devenaient chrétiens.
L'une des premières hymnes est.... le Gloria que nous chantons à la Messe du dimanche, et qui, en principe, ne devrait donc pas avoir de refrain... (c'est vrai qu'il y a le principe et... la pastorale... nous ne rentrons pas ici dans ces difficiles discernements)
Le Pange Lingua, le Te Deum sont aussi de ces plus anciennes hymnes...
St Ambroise de Milan, Grégoire de Nazianze, Romanos le Mélode ou Ephrem de Nisibe sont les grands poètes des commencements et nous ont laissés de nombreuses hymnes que la liturgie latine chante toujours...
Ci dessous, une vidéo d'une hymne latine très ancienne : "l'Ave Maris Stella" (salut, étoile de la mer") hymne à la Vierge Marie.
Et c'est la forme (au niveau du texte) de ces hymnes latines qui a donné la matrice des hymnes d'aujourd'hui parmi les quelles il y a des splendeurs.
Les hymnes d'aujourd'hui sont des pièces pour L'office, pour la Liturgie des Heures et non pas pour la Célébration Eucharistique.
Exception possible : chanter une hymne comme méditation, comme on joue aussi parfois un morceau d'orgue ou d'un autre instrument, pour soutenir la prière pendant le moment de recueillement après la communion.
Vidéo ci-dessous :
Célèbre hymne d'aujourd'hui chantée ici, par les moines de l'Abbaye d'En Calcat :
Texte de l'hymne : CFC (regroupement de nombreux moines ou moniales ou laics, auteurs de textes liturgiques qui travaillent ensemble)
Musique : J. Berthier
Voilà ce que sont les hymnes : des prières en forme de poème avec un contenu théologique solide mais exposé sous forme d'évocations, d'images, d'analogies, ... de poésie quoi !
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